mardi 25 janvier 2022

Les premiers maires de Corny (1827-1860)

gravure famille royale louis philippe 1er

  • 1827-1843 : Jean Baptiste Melissent (1767 ?-14/07/1843) et [Jean-]François Darras (1792-1873) adjoint. 
signature jean baptiste melissent maire de Corny

Le 1er septembre 1827, Jean-Baptiste Melissent est nommé maire avec comme adjoint [Jean-]François Darras, bientôt remplacé, le 6 mars 1828, par François Hippolyte Sainte-Croix Queudray (1802-1855), fils d'un précédent maire, Charles Sainte-Croix Queudray. Ils sont tous les deux renouvelés le 8 janvier 1832, et prêtent serment au nouveau Roi depuis juillet 1830 : "Je jure fidélité à sa majesté Louis-Philippe 1er, roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume". 

siganture François Hippolyte Sainte-Croix Queudray adjoint maire de corny

Le 1er février 1835, Melissent est reconduit dans ses fonctions et le nouvel adjoint s'appelle Jean-Baptiste Abraham Delaisement (ca 1799-186?). Ils sont tous deux reconduits dans leurs mandat en 1837. Il existe aux Archives départementales de l'Eure un témoignage très élogieux sur le travail accompli par le Maire Jean-Baptiste Melissent. En 1838, alors qu'il demande au Préfet de sanctionner un de ses conseillers municipaux qui lui a manqué de respect à une séance, à défaut de quoi il démissionnera de ses fonctions, le sous-préfet de l'arrondissement des Andelys appuie sa demande en ces termes : "De toutes les communes de mon arrondissement, je n'en connais pas qui soit administrée avec plus de lumière, de sagesse et de paternité que celle de Corny, et je vous avoue que je verrais avec infiniment de peine le maire de cette commune discontinuer de me prêter son utile concours dans mes travaux administratifs".



A cette époque déjà, l'incivilité n'épargnait pas les élus, et cette plainte déposée par le maire en 1839 en est une édifiante démonstration... "Ce jourd’hui dix-neuf août mil huit cent trente neuf devant nous Abraham Delaisement, adjoint municipal de la commune de Corny, s’est présenté Jean-Baptiste Melissent, maire de cette commune lequel nous a déclaré que la nuit dernière des malveillants ont écrit à l'extérieur de sa grande porte sur le pilier en caractères très visibles ces mots incendiaires : « le grand voleur de la commune de Corny » et sur la petite porte à côté on a écrit ce mot « voleur » que ledit sieur Melissent voulant tirer satisfaction de cette injure non méritée, il nous faisait cette déclaration en nous demandant acte pour instruire l'autorité supérieure afin qu'en ayant connaissance de cette affaire elle puisse condamner le coupable en temps et lieu à la peine prononcée par la loi ce qu'il a signé "... On ignore les suites données à cet incident.

  • 1843-1860 : Jean-Baptiste Abraham Delaisement (ca 1799-186?) et Louis Eleonor Baudot (1799-1879) comme adjoint.


Après la mort de Jean-Baptiste Melissent en 1843, c'est donc son adjoint Jean-Baptiste Abraham Delaisement qui lui succède. Delaisement et son adjoint Baudot sont renouvelés en 1846 puis en 1852, avec pour l'occasion un serment à la deuxième République née de la révolution de 1848 qui a chassé Louis-Philippe du pouvoir : "Je jure obéissance à la constitution, fidélité au Président". Président qui n'est autre que le prince Louis-Napoléon Bonaparte, qui l'année précédente a conservé la place de Président qu'il aurait du quitter, par le coup d'état du 2 décembre 1851. 

L'année suivante, les deux élus doivent à nouveau prêter serment : "Monsieur le Maire, la tête découverte, a prononcé à haute voix le serment ci-dessous : "Je jure obéissance à la constitution, fidélité à l'Empereur". Depuis le 2 décembre 1852 en effet, le Prince-Président a proclamé l'empire… Les mandats de Delaisement comme maire et de Baudot comme adjoint seront encore une fois renouvelé en 1855. Toutefois, l'adjoint Baudot va peu à peu disparaître des conseils et de leurs délibérations, suite à un conflit violent avec l'instituteur (véritable autorité du village à cette époque) puis avec le maire lui-même par l'intermédiaire de son fils :
"Le neuf juin mil huit cent cinquante neuf à sept heures du soir (...) s'est présenté le sieur Abraham Achille Delaisement, cultivateur, âgé de vingt-cinq ans, demeurant chez son père Mr Jean Baptiste Abraham Delaisement, maire de Corny, lequel nous a dit (...) qu'il avait été, sans motif, accablé d'injures par le sieur Baudot Louis Eleonor, couvreur en paille, adjoint de la commune de Corny et y demeurant, lequel lui aurait dit en fureur avec une figure livide et menaçante : vous êtes une bête, un imbécile, un propre à rien, un cochon, votre père (le maire de Corny) n'est qu'un propre à rien, une bête, un imbécile, un cochon, etc. Il s'est servi des mêmes expressions à l'égard de Mlle Delaisement (Philomène) sa soeur, et dans le paroxysme de sa colère, le sieur Baudot a poussé brutalement Mr Delaisement fils qui ne répondait à ces grossièretés que par ces mots : Laissez-moi, je ne vous dis rien, vous avez bu plus que je vous en ai versé : c'est le sang froid du plaignant qui aurait exaspéré Baudot au point de se précipiter sur Mr Delaisement fils pour l'amener à se battre." La plainte enregistrée est transmise au commissaire de police des Andelys.


Napoléon III Empereur des Français : estampe - BnF

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