mercredi 11 novembre 2020

Aux femmes de Corny, le village reconnaissant...

affiche 1914 aux femmes de france

Si chaque année l'armistice de la guerre 14-18 est commémoré devant les monuments aux morts, pour honorer, à juste titre, la mémoire des soldats tombés pour la France, le 11 novembre peut être aussi l’occasion de penser et saluer d’autres combats, menés bien loin du front ceux-là ; et notamment celui que menèrent toutes les femmes restées dans les villages et dans les fermes, et qui durent, en plus de leurs autres charges, remplacer la main d’œuvre masculine disparue des champs de culture pour rejoindre les champs de bataille.

Dès 1914, le Président Viviani lance un appel à toutes les femmes françaises, les exhortant à remplacer les hommes, en particulier dans les champs. Son appel, affiché dans les villes et villages, se termine par cette phrase : « Debout ! A l’action ! A l’œuvre ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde ! ». Après la guerre, plus de femmes travailleront, dans les champs bien sûr, mais aussi dans les usines, dans les villes, et peu à peu, leur rôle dans la société de l’après-guerre s’affichera et s'affirmera un peu plus.

délibération 1917 Corny femmes guerre

Dans cette délibération du conseil municipal du 12 septembre 1917, le diplôme départemental d’agriculture est décerné à 3 femmes de cultivateurs du village, pour avoir « vaillamment assuré la charge de la direction de leurs fermes, l’exploitation de leurs terres, en l’absence de leurs maris, de leurs fils, de leurs pères appelés sous les drapeaux ».

Il s’agit d’Angélina ou Angeline Cercelot, dont le fils Camille meurt au combat le 26 septembre 1914, alors que son autre fils, Emile, est blessé par un éclat d'obus en avril 1916, et restera mobilisé jusqu'à la fin de la guerre. Il y eut également Frida Feuqueur, dont le mari Louis Eugène fut incorporé en décembre 1914, intoxiqué au gaz en 1917 et finalement démobilisé en mai 1919. Enfin Marie Rousselin, veuve Sacavin (elle perd son époux en 1902), dut travailler à la ferme de son père sans son fils Marcel, incorporé le 1er septembre 1914 et démobilisé le 19 avril 1919.

Ayons donc aujourd’hui une pensée pour ces trois héroïnes oubliées…

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