La sacristie disparue...

En 1859, d'importants travaux sont nécessaires dans l'église : à une époque indéterminée, on a en effet supprimé une poutre de soutien au milieu du chœur, dans l'intention louable d'améliorer la visibilité du retable principal. Intention louable mais fatale à la structure de l'ensemble du Chœur, dont la construction date du XVIIe siècle, et qui s'en trouve grandement fragilisé. On décide alors de construire deux contreforts pour compenser le manque de la poutre disparue.

A cette époque, et depuis 15 ans déjà, le presbytère se trouve de l'autre côté de la rue principale de Corny, face à la mare. Alors qu'avant il se trouvait en mitoyenneté du cimetière, le curé pouvant aller célébrer son office en quelques pas seulement, la distance entre le nouveau presbytère et l'église ont peut-être inspiré le Conseil municipal à envisager la construction d'une sacristie, accolée au chœur. 

Jusqu'alors, le retable majeur était avancé dans le Chœur et réservait un espace réduit auquel les deux portes peintes donnaient accès. Le premier plan des travaux prévus en 1859 pour la construction de la sacristie le montre clairement (en gris la position avant travaux, en rose la position projetée) : 

Source : Archives départementales de l'Eure

Ce premier projet de construction de la sacristie, sans accès direct au Chœur, n'est pas retenu ni par le clergé ni par la mairie, et seuls les travaux de maçonnerie (renforcement du porche et contreforts sur les murs extérieurs du Chœur) sont effectué.

En 1865, le projet est repris, cette fois avec le percement d'une porte d'accès directe, et une position alignée avec le mur du fond du Chœur. Le plan ci-dessous montre les travaux effectués tel qu'ils furent validés par le Conseil municipal et le maire de l'époque M. Joseph Leroy. Le devis précis prévoit en effet un paragraphe sur le déplacement du Grand Autel, qui se monte à 250 francs et prévoit le repavage complet du sol :

Source : Archives départementales de l'Eure

Aujourd'hui, plus de sacristie, mais de nombreux villageois se souviennent encore de cette petite addition tout en brique qui, il est vrai, n'était pas vraiment en harmonie avec la forme d'origine de l'église comme on le voit sur cette carte du début du siècle.

Elle fut finalement détruite dans les années 1990, et si elle a clairement laissée sa marque sur le mur extérieur, l'église a ainsi retrouvé son plan naturel.