samedi 15 juillet 2023

Restauration du chemin de croix

Station XIII - Jésus est descendu de la croix
et remis à sa mère (avant restauration)

A l'occasion d'un rangement dans l'église de Corny, 10 gravures, pour certaines encadrées, ont été retrouvées au fonds du confessionnal qui servait à une époque de débarras. Ces gravures représentaient 10 stations du Christ et appartenaient à un chemin de croix qui en comptait 14 en tout. 

Un chemin de croix est une suite de 14 étapes ou "stations" de ce que les chrétiens appellent la Passion du Christ, c'est à dire l’ensemble des événements qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus Christ ; de la condamnation à mort jusqu'à la mise au tombeau, en passant par toutes les étapes du chemin entre le tribunal de Ponce Pilate et le mont Golgotha. Parfois une 15e station évoque la résurrection.

Nombreuses sont les églises qui ont leur chemin de croix. Il constitue un support de méditation et de prière pour les fidèles, notamment au temps de Pâques, lors de la Semaine Sainte. Sa contemplation s'adresse en fait à chacun de nous : toute vie humaine ne comprend-elle pas son chemin de croix à un moment ou un autre ?...

A Corny, sur les 10 gravures retrouvées, l'une était très endommagée, et pour la remplacer ainsi que les 4 autres disparues, nous avons recherché l'origine des gravures. Il s'agit d'une édition très courante d'un chemin de croix dessiné et publié dans les années 1840 par le peintre autrichien Joseph von Führich (1800-1876). Joseph von Führich est né le 9 février 1800 en Bohème, alors sous domination autrichienne. Impressionné par les œuvres picturales populaires qui décorent les églises rurales de son pays, il apprend le dessin à Prague et à Rome, et s'intéresse très vite aux thèmes sacrés et religieux. Il est l'un des membres du groupe "Nazarene", mouvement romantique allemand regroupant des peintres s'inspirant des gravures de Dührer pour ré-introduire le sujet religieux dans les arts.
C'est au début des années 1840 qu'il réalise les 14 stations du chemin de croix, ensemble de gravures qui lui donnera une renommée internationale.

La station XIV (mise au tombeau), retrouvée très endommagée,
est remplacée par une version monochrome de la même scène.

Ces gravures se trouvent soit peintes comme celles trouvées dans l'église de Corny, soit monochromes. Il n'a pas été possible de retrouver des numérisations de la version colorées des 5 gravures manquantes, aussi des versions monochromes trouvées sur la bibliothèque numérique de l'Université Catholique de l'Ouest (UCO) à Angers ont été imprimées au format, et les encadrements des 14 stations ont été soient restaurés, soit créés entièrement lorsqu'ils étaient manquants. Nous remercions ici Guillaume LE VERN, Responsable adjoint des bibliothèques de l'UCO, de nous avoir autorisés à les utiliser pour compléter les lacunes de notre chemin.

La collaboration étroite entre deux membres de l'AALEC - recherche de documents et matériaux, réalisation pratique - a permis cette restauration. Des matériaux de conservation récents ont remplacé les cartons anciens très abimés par l'humidité, garantissant ainsi, nous l'espérons, une longue vie à ces objets. 

Les stations du chemin de croix ont maintenant retrouvé leur place dans le Chœur de l'église :



Texte de Bruno Valentin et Hervé Grosdoit-Artur

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